La cardioversion électrique expose à un surcroît d’événements thromboemboliques chez les patients atteints de fibrillation atriale. Ce risque est réduit par l’anticoagulation. L’indication d’anticoagulation dans la période qui entoure la cardioversion (3 semaines avant et 4 semaines après) repose sur des études prospectives observationnelles de faible effectif, et sur des études rétrospectives [12], [13] and [14]. Qu’en est-il
des NACO ? Peut-on actuellement effectuer une cardioversion sous dabigatran, rivaroxaban ou apixaban ? Faut-il faire une échographie transœsophagienne systématiquement ? Dans l’étude RE-LY, évaluant la non-infériorité mTOR inhibitor du dabigatran par rapport à la warfarine, 1983 cardioversions ont été effectuées chez 1270 patients. Environ 80 % de ces cardioversions étaient électriques. Lors d’une analyse post-hoc [15], aucune différence statistiquement significative n’a été observée entre les trois bras de l’étude (dabigatran 150 mg, dabigatran 110 mg, warfarine). Dans l’étude ROCKET-AF, étudiant
la non-infériorité du rivaroxaban vs Selleck PARP inhibitor warfarine, dont la population complète était de 14 264 patients, seuls 143 patients ont subi une cardioversion électrique (181 cardioversions par choc électrique externe) et 142 ont subi une cardioversion médicamenteuse (194 cardioversions médicamenteuses). Aucune différence statistiquement significative n’a été mise en évidence entre les patients sous rivaroxaban et ceux sous warfarine, dans les suites de ces cardioversions. Une étude prospective est en cours avec le rivaroxaban [16]. Dans l’étude ARISTOTLE, étudiant la non-infériorité de l’apixaban vs warfarine, incluant 18 201 patients,
540 ont subi une cardioversion (743 cardioversions). Durant la période de suivi de 30 jours, aucun événement thromboembolique n’a été observé, et le taux de décès n’a pas différé entre les patients recevant de l’apixaban et ceux recevant de la warfarine [17]. Au vu de ces essais cliniques, en accord Calpain avec les recommandations actuelles de la société européenne de cardiologie [11], l’auteur de cette mise au point déconseille la cardioversion électrique sous rivaroxaban et apixaban dans l’attente d’essais randomisés. La réalisation d’une échographie transœsophagienne systématique chez les patients sous NACO est une alternative logique, mais non validée dans des essais de phase III. Le dabigatran est le NACO le mieux étudié à ce jour dans ce contexte, et une cardioversion chez un patient observant avec 3 semaines pré- et 4 semaines post-cardioversion est une prise en charge tout à fait acceptable. En ce qui concerne l’apixaban, le rivaroxaban et l’edoxaban, il n’y a pas eu de majoration du taux d’infarctus du myocarde dans les études ARISTOTLE, ROCKET-AF et ENGAGE-AF.